Bébé Zéro Déchet

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Méfiez vous des cosmétiques et produits d’hygiène industriels pendant votre grossesse et tous les jours du reste de votre vie.

La peau est un organe complexe et sensible, qui tel un buvard absorbe toutes les substances à son contact, l’incertitude scientifique sur l’innocuité de nombreuses substances appelle à une prise de conscience de la population, particulièrement pendant la grossesse, la solution saine pour votre famille et pour la planète, des cosmétiques naturels et même comestibles!

En moyenne, une femme utilise entre 10 à 20 cosmétiques par jour entre la crème de jour, le gel douche, le shampoing, le maquillage, le déodorant et le dentifrice... C’est une centaine de substances chimiques que vous mettez tous les matins en contact avec votre peau.

Or, la peau est le plus grand organe du corps, environ 2m2 chez l’adulte. Elle forme une barrière de protection contre les agressions physiques, chimiques, les virus, les bactéries et les UV. Elle participe à la transmission d’informations (température, toucher), la respiration, l’hydratation et l'élimination des déchets. Mais c’est loin d’être une barrière absolue. La médecine utilise des crèmes en application locale, c’est donc que l’on sait que le principe actif pénètre dans l’organisme et agit dans le corps, tout comme vos cosmétiques! La peau est une membrane semi-perméable d’où l’importance d’être vigilant sur les produits que l’on y applique au quotidien.

Les substances chimiques contenues dans nos cosmétiques pénètrent dans notre corps par inhalation (parfum, déodorant spray, laque), par ingestion (dentifrice, rouge à lèvres, baume à lèvres, bain de bouche), et par absorption cutanée (crème, lotion, maquillage, poudre, fard à paupière, fond de teint, gel, crème solaire) et sont retrouvées dans notre sang, urine ou lait maternel.

La grossesse, une fenêtre de vulnérabilité

De nombreuses de ces substances sont irritantes, allergènes, cancérigènes, perturbatrices endocriniennes, mutagènes et/ou reprotoxiques pour vous, pour la faune et pour la flore. Elles sont potentiellement problématiques et sont donc à éviter au maximum, spécialement pendant les fenêtres de vulnérabilités que sont la vie fœtale (donc la grossesse), la petite enfance et l’adolescence.

La grossesse est une période fondamentale et sensible pour le fœtus en devenir. Les cosmétiques industriels sont vivement déconseillés pendant cette période. Selon moi, cela doit faire partie intégrante de la préparation à la naissance et du suivi prénatal. Il est primordial d’informer les femmes enceintes, qu’il est important qu’elles évitent un maximum, les cosmétiques tout autant que le plastique, c’est une question de prudence. Ce doit être un sujet de campagne de santé public. Une femme enceinte doit savoir qu’outre le fait qu’elle s’expose elle, elle exposera davantage son fœtus (plus sensible) aux produits qu’elle utilise quotidiennement. Une récente étude confirme que le risque d’avoir un enfant avec une malformation génitale est multiplié par 6 lorsque la mère utilise des cosmétiques et shampoings industriels.

L’incertitude scientifique appelle à la prudence

La législation n’assure pas un contrôle rigoureux sur l’innocuité des produits cosmétiques avant leur apparition sur le marché. Difficile de faire confiance à la législation, quand on sait que certains produits chimiques sont interdits dans des cosmétiques mais autorisés dans d’autres, juste parce qu’il ne s’utilise pas sur la même partie du corps par exemple. On y retrouve notamment des perturbateurs endocriniens. Et meme si leur quantité est faible dans les cosmétiques, ce n’est pas pour autant qu’ils sont sans danger. Même à très faible dose, ils sont néfastes. Pour de nombreuses substances, les évidences scientifiques ne sont pas là, mais les doutes sont nombreux. 

Enfin, la cosmétique conventionnelle, outre qu’elle soit néfaste pour la santé, pollue aussi notre planète. Tous les produits que nous utilisons au quotidien (gel douche, fond de teint) lorsqu’ils sont rincés, se retrouvent dans les eaux usées, difficile à traiter par les stations d’épuration et finissent leur chemin en polluants nos eaux, rivières et lacs. On retrouve actuellement dans la majorité des cours d’eau les substances chimiques de nos médicaments, contraceptifs et cosmétiques. Sans parler de la pollution durant leur production et du nombre d’emballage inutile, plastique et non recyclable. Quand à leur fabrication, la plupart sont des dérivées de la pétrochimie, voulez-vous vraiment vous appliquez du pétrole sur le visage?

Des basiques “zéro déchet” pour vos cosmétiques

La liste des substances à éviter est bien trop longue et incomplète. Au lieu de perdre du temps à lire la composition d’un produit et sa liste de noms barbares, optez pour des ingrédients naturels, peu transformés, «comestibles» et certifiés biologiques que vous connaissez!

  • Huile végétale: Amande douce, Argan, Carotte, Chanvre, Coco, Colza, Jojoba, Lin, Olive, Sésame, Tournesol...etc.

  • Beurre de Karité

  • Argile

  • Bicarbonate de sodium

  • Cire d’abeille

  • Fécule de maïs

  • Cacao en poudre

  • Huile de germe de blé ou huile de pépin de pamplemousse (conservateur naturel)

  • Hydrolat floral, Vinaigre de cidre, Miel, Avoine, Sucre, Marc de café, Sel...etc.

Consommez moins, mais mieux. Pour tout cosmétique/produit d’hygiène que vous achetez, privilégier le solide, sans emballage ou avec un emballage en papier ou verre.

Autrefois, le savon servait de shampoing, de gel douche, de lessive et de dentifrice ! Mais le zéro déchet cela ne veut pas dire reculer de 20 ans, c’est trouver des alternatives simples, agréables, efficaces, durables et saines. 

Votre peau vous dira merci ! 


Et aussi…


Sources

  • www.projetnesting.fr

  • Adoptez la slow cosmetique, Julien Kaibeck Leduc Éditions, 2012.

  • 200 Alertes Santé Environnement, Dr Pierre Souvet, Guy Trédaniel éditeur, 2016.

  • Conférence Festival Alternatiba, Notre environnement nous rend t-il malade? Les perturbateurs endocriniens, Université de Genève/Université de Liège, 21/09/2018.